Quelques notions d’anatomie:
L’aorte est l’artère principale du corps humain, elle nait à la sortie du coeur et descend dans le thorax et l’abdomen pour donner de nombreuses branches pour différents organes.
Elle est divisée en plusieurs portions:
L’aorte ascendante: qui donne les artères pour le coeur: artères coronaires.
La crosse aortique: qui donne les artères à destinations des 2 bras (artères sous-clavières) et du cerveau (artères carotides et vertébrales).
L’aorte thoracique descendante qui donne de nombreuses branches pour les vertèbres et pour la moelle épinière.
L’aorte abdominale qui donne les artères pour les viscères (troncs coeliaque, artères mésentérique supérieure et inférieure) et les artères rénales. Elle se bifurque au niveau du nombril pour donner les deux artères iliaques à destination des membres inférieurs.
Les pathologies qui peuvent toucher l’aorte:
Les anévrismes: L’aorte peut par endroit se dilater: on parle d’anévrisme lorsqu’elle fait plus de 30 mm ou une fois et demi son diamètre habituel.
Les causes d’anévrisme sont multiples: principalement l’hypertension artérielle, le tabac provoquant une fragilisation de la paroi. Certaines maladies familiales (maladie de Marfan) favorisent également ses anévrismes.
Le risque principal de ces anévrisme est qu’en grossissant, ils se rompent provoquant un tableau d’hémorragie interne conduisant rapidement ,en l’absence de prise en charge, au décès.
Ces anévrismes sont classer en fonction de leur localisation:
Anévrisme de l’aorte ascendante, anévrisme de la crosse aortique, anévrisme de l’aorte thoracique, anévrisme thoraco-abdominal, anévrisme de l’aorte sous rénale (les plus courants).
Ces anévrismes ont une tendance à toujours grossir. Par ailleurs plus ils sont gros, plus le risque qu’ils se rompent est élevé. Et plus ils sont gros, plus leur vitesse de croissance est élevée.
Pour un ordre d’idée, un anévrisme de 50 mm de l’aorte abdominale présente un risque de rupture de 5 à 10 % par an pour une croissance de 5mm par an. Un anévrisme de 70mm présente un risque de rupture annuel de 30 à 40%.
La dissection aortique: La paroi de l’aorte est constituée de plusieurs couches concentriques (intima, média, adventice). Parfois, les deux couches les plus internes (intima et média) peuvent se déchirer de la couche la plus externe (adventice) provoquant une dissection. Le sang s’engouffre alors dans cette déchire entrainant la constitution de deux chenaux de circulation: un vrai chenal (la lumière d’origine) et un faux chenal issu de la déchirure.
Les conséquence au niveau de l’aorte thoracique sont multiples:
La déchirure provoque une fragilisation de la paroi artérielle qui peut se rompre.
Quand le faux chenal s’étend tout le long de l’aorte thoracique et abdominale, la dissection peut compromettre la circulation de l’ensemble des artères qui naissent de l’aorte entrainant de multiples complications (on parle de malperfusion): paralysie des 2 jambes (ischémie de la moelle épinière), nécrose des viscères (ischémie mésentérique), insuffisance rénale aigue, ischémie des membres inférieurs.
Thrombose: La présence d’athérôme dans l’aorte , favorisée par les facteurs de risque cardio-vasculaires (tabac, hypertension…..) , peut provoquer une sténose. En général, cette sténose touche l’aorte sous rénale et exceptionnellement l’aorte en amont.
A terme, cette sténose peut progressivement (sur plusieurs années) s’encrasser puis se boucher complètement entrainant une thrombose aortique.
Les symptômes qui en découlent sont la douleur à la marche ou au repos sur les deux membres inférieurs (claudication intermittente). Les troubles de l’érection sont possibles. Quand ils sont associés à une claudication on parle de syndrome de Leriche.
L’évolution de cette thrombose se fait par une aggravation progressive du périmètre de marche pour entraîner des douleurs permanente au repos et à terme un tableau de gangrène au membre.
Pour rendre l’exposé plus clair il convient de traiter chacune des grandes pathologies de manière indépendante:
- Anévrisme de l’aorte abdominale
- Anévrisme de l’aorte thoracique
- Thrombose de l’aorte abdominale appelé également, syndrome de Leriche
- Dissection de l’aorte thoracique descendante